Je veux un nouveau jouet !...

* Argh, j'ai soif, donnez moi à boire, j'ai soif !!! *

Je marchais, marchais, marchais, marchais et marchais encore.
J'avais déjà eu l'occasion de goûter du sang humain, c'était délicieux, j'en voulais encore et encore, je ne pourrais pas résister très longtemps sans assouvir ce besoin primordial pour mon corp fait de milliers de programme et de milliers de pixels.
Je faisait mes premiers pas sur cette île, à vrai dire, je me fichais totalement de cette île pourrie, et vieille comme le monde, tout les engins étaient poisseux et totalement inutile.
Ce qui m'importait sur cette foutue île c'était ces visiteurs venu pour le jeu, pour mon je, je le savait, il seraient mes nombreux jouets, à moi et aux autres virtuels mais je n'allais pas leur en laisser un seul, il ne faut pas rêver, s'ils avaient cru cela, ils se faisaient des idées, croyez moi.
J'avais déjà traversé cette étrange lumière pour arriver dans cette " savane puis pour arriver sur cette grande route sans fin, beaucoup trop grande à mon goût.
Elle était bordée d'arbre, certe mais elle n'était pas belle pour autant, elle était surtout moche et poisseuse.
Le soleil tapait et les rayons rayonnaient, cette chaleur était insuportable, si j'avais pu tuer le soleil c'est sans la moindre hésitation que je l'aurais fait, il n'y a aucun doute sur ce point.
Je marchais sur cette interminable route depuis un bon bout de temps et toujours personne ne se dressait devant moi, c'était insuportable, j'avais soif, soif de sang, soif de tuer, soif de retrouver ma chère mort chérie.
Je fermis mes paupières sur mes yeux d'un vert joyeux et je commença à chantonner ce petit air :

" Un p'tit microb-e sur cette maudite rout-e
Il cours, il cours, ...
Mais la rout-e ne se finit pas, ne se finit pas
Cours, cours, sale microbe, tant qu'il en est encore temps
Car bientôt je verrais ton sang couler sur cette rout-e, cette maudite rout-e. "

Et je réouvrit les yeux pour comptempler ce qui se trouvait autour et un sourire en apparut sur mes douces lèvres bordées de rouge à lèvres pourpre, tel le sang de ma future victime, qui qu'elle soit.
Et je me mit à sautiller, zigzagant de bord à bord de cette maudite route comme le disait la chansonette.
Je donnais des petites tappes sur ses joues pâles dans le rhytme de la chanson que je me remit alors à chanter toute en continuant de sautiller de part et d'autre de cette voie.
Mais qui allait donc être sont nouveau jouet, qui allait être sa première victime parmis les joueurs, je le sourais très vite, plus vite que je ne le pensait.
Continuant mes petits bond et ma chansonette, j'étais heureuse, quoique je n'avait pas assouvit ma soiffe de sang et pourtant, il le fallait, c'était ma première volonté.
D'un coup, la tristesse, m'envahit, c'était une erreur de confection, cela m'arrivait de temps en temps ces sautes d'humeurs.
Mes sourcils se froncèrent doucement, et mes poings eux, se sèrrèrent, j'avais besoin de tuer, tuer, penser à la mort d'un humain, il me fallait l'un de ces saleté d'humain qui portaient à présent le surnom de " microbes " à mes yeux, de toute évidence, ils n'étaient naturellement rien de plus, cela, c'était une certitude, c'était tellement évident.
Y avait t-il vraiment des microbes sur cette île, les scientifique m'avaient peut-être mentit, sûrement, même, mais pourquoi nous auraient t-il créés, moi et les cinq autres virtuel, cela n'avais aucun sens...
Tout s'embrouillait dans mon cerveau ou plutôt mes disques durs, était-ce vrai ou bien faux, tout portait à croire que cela n'était que du charabia et rien d'autre mais peut-être que le destin si cruel qu'il soit allait m'apporter ma première victime d'une longue liste qui n'en finirait jamais.

Je tire une longue bouffée d'une douce fumée qui emplit mes poumons. Entre mon index et mon majeur, le bout d'une cigarette rougeoit et je pousse un petit soupir, expirant par la même occasion un petit nuage grisâtre. J'oublie aussi un peu mes soucis, cette merde dans laquelle je me retrouve. Ca doit faire bientôt une heure que j'ai quitté le hangar et les deux jeunes filles, la junkie et l'autre, la gamine aux grands yeux violets. Ca fait donc bientôt une heure que je marche, marche et marche encore. Je me suis tout d'abord dirigé vers l'ouest, m'étant repéré à la position du soleil et grâce à quelques stratagèmes apportés par la nature. Et ça, je l'ai fait par instinct, dirons nous. Instinct débile, je ne vous le cache pas, mais c'est comme ça. Je suis donc arrivé à une drôle de route d'un macadam couleur corbeau, sombre et repoussante. Rectiligne, stricte, monotone, noire, usée par moment et comme neuve à d'autres endroits, comme si on l'avait récemment remplacée alors que personne ne semble l'avoir foulée depuis des lustres, puis chaude, longue et surtout qui s'étendait à perte de vue. Je ne trouve rien d'autre à dire pour qualifier ce long serpent de goudron si ce n'est qu'il ne m'inspirait aucune confiance quoique tout de même plus que les autres options qui s'offraient à moi. J'ai donc choisis de la suivre, presque à contre coeur, je dois dire. Me retrouver complètement à découvert dans une nature aussi mystérieuse et dans un endroit dont je ne connais rien ne m'enchantait guère mais je n'avais plus vraiment le choix...

Ca fait maintenant deux heures. Je remets ma manche sur mon bras pour cacher ma montre et porte à nouveau ma cigarette à mes lèvres. J'en ai déjà grillé 3 en me jurant entre chaque que je devais absolument arrêter car dés mon réveil dans l'entrepôt je m'étais promis de les garder pour les coups durs. Mais n'en est-ce pas un en lui-même que de se retrouver paumé quelque part... ou nulle part, devrais-je plutôt dire. Force est tout de même de constater que je manque cruellement de volonté et ça me désolé. M'enfin...
Je n'ai rencontré personne pour le moment, et ce n'est pas plus mal d'un côté. J'ai pu réfléchir et faire le point sur la situation. On m'a agressé pour m'emmener loin de chez moi. La température, la végétation,... Tout ça n'a plus rien à voir avec Los Angeles. On se croirait dans une réserve naturelle pour Apaches ou je n'sais quoi en plus moderne, vu l'entrepôt et cette route. Et puis c'est très peu peuplé comme endroit. Mis à part les gens, lors de mon réveil, je n'ai plus vu personne. Où sont-ils tous ? Est-c'qu'ils savent ce qu'on est sensés faire ? Et puis il toujours cette question qui me trotte dans la tête. C'est quoi le but ? Pourquoi on est là ? Vais-je avoir à me servir de mon flingue ?

Ombre. Oui, une ombre. Au loin se dessine une silhouette. Le soleil décline un peu dans le ciel mais je baigne tout de même dans sa chaleur ainsi que dans l'odeur de l'asphalte fondant. Ces effluves, cette chaleur... Je me demande si je ne rêve pas. C'est peut-être un mirage que je vois avancer vers moi. N'empêche que c'est persistant et que ça se rapproche. Après quelques pas, je peux enfin détailler plus distinctement cette ombre. C'est une enfant. Une jeune fille avec de longs cheveux d'un noir de jais. Habillée d'un corset et d'une jupe pareille à celles des lycéennes, elle marche tranquillement. Son visage, pâle, à l'air impassible et, bien que loin d'elle, je peux déjà apercevoir ses grands yeux verts. Ou plutôt son grand oeil, l'autre caché par une longue mèche sombre. Je me mets soudain à accélérer le rythme, trop intrigué que pour m'approcher aussi lentement. Ben oui... C'est la première personne en dehors de celles du hangar que je rencontre, faut pas m'en vouloir. Mais arrivé à une dizaine de mètres d'elle, je m'arrête brusquement. Une question effrayante et probable vient de me sauter à l'esprit.

Me jette-je dans la gueule du loup ?

J'étais sur place depuis une dixaine de minute, certe, un temps court mais qui pour moi a parrut être une éternité, même plus...
J'avais eu le temps de me plonger dans mes pensées, de m'imaginer une nouvelle fois tuer l'un de ces sales microbes inutile, quoique, il me servait tout de même de nourriture, et j'allais peut-être bien aimer ceux qui se trouvaient sur cette île et sur cette route, longue...
Je me reposais, dans ce lit, ce lit que je m'étzais inventé au plus profond de ma tête de virtuelle, ce lit dont les couvertures longues et épaisses étaient tachées de sang, du sang pourpre, enfin, en général, le sang, c'est pourpre...
Je m'imaginais dormant, raivant, raivant de ce que je faisait le mieux, tuer, evidemment...
Perdues dans mes songes, je n'entendait même pas ce qui serait certainement le premier humain que je rencontrerais hors du labo.
Ses pas se raprochaient, lentement, certe mais il se rapprochaient, le son de ses semelles sur le sol de macadam s'intensifiait, donnant des coups de fouet dans mes pensées, cassant le lit dont la couverture était recouverte de sang, je n'avais plus le choix, maintenant, il me fallait le voir.
Oooooooh, que c'était un joli être...
Un homme, apparemment, ses traits n'étaient pas fins comme les miens quoique très fins, tout de même, et son allure démontrait clairement son sexe.
Il avait de très jolis cheveux et ce n'était pas les cheveux qui étaient beaux, c'était leur couleur, une couleur que je n'avais encore jamais vue sur la tête de quelqu'un.
Ils étaient violets, pas un laid violet, non un très jolis violet, grâce a ses mèches de cheveux valsant avec le vent on pouvait le voir à une trentaine de mètre, peut-être plus.
Cette belle couleur attirait l'attention en premier, certe mais après, on pouvais voir ses yeux, de beaux yeux, ceux-ci, bleus éléctriques.
Il avait l'air froid, très froid et son regard ne l'étais pas moin...
Il avait un certain charme, certe, mais, aucun humain ni quoi que ce soit, dailleur n'aurait pu me plaire autant que moi même, j'étais un être parfait...
Il avait comme moi, une peau assez pâle, moin que la mienne, evidemment mais il n'avait pas l'air d'un grand bonhomme passant sa vie sous les U.V. .
Il était grand, élancé, et portait une simple chemise avec un jeans, la véritable tenue du microbe actuel.
D'un coup, il stoppa sa caddence, s'arretant net, toujours au centre de cette route ou plutôt ce calvert, son regard devint très vite songeur, il pensait, à quoi, à qui, cela, ZanShu voulait le découvrir, elle voulait tout connaître sur ce salop.
Je m'approcha doucement de ce microbe, je n'avança pas beaucoup, il fallait tout de même garder mes distances, c'était tout de même un humain, et il était seul, s'était l'occasion rêvée...
M'avançant d'un dernier pas, je pris la parole, d'un voix douce, mélodieuse et assez basse.

" Bonjour, charmant Bonhomme ♪"

Faute de vocabulaire, faute inacceptable, le mot " bonhomme " n'était pas adéquat, il fallait un autre mot, et vite, il fallait rectifier le tir ou la balle allair revenir à l'envoyeur, la moindre petite faute pouvais mettre ma vie de virtuelle en péril, les scientifiques la surveillait en permanence.

" Heu... Excusez-moi, joli minois... ♪"

C'était mieux, c'était parfait, j'aurais mériter un bonus de'au moin trois microbes gratuits pour cela.
Je voulais savoir ce que l'humain allait lui répondre, allait t-il entrer dans mon petit jeu ?
Certainement...
Je me mis à avancer pas à pas vers ce microbe dont je voyais déjà le sang couler à l'intérieur de moi.

"Bonjour, charmant Bonhomme ♪"

Elle venait d'avancer à petits pas. Puis s'était arrêtée avant d'en faire un tout dernier, prononçant en même temps ces paroles. J'étais resté songeur pendant un petit instant, cette question effroyable me préoccupant toujours l'esprit, et je n'avais même pas remarqué la façon peu commode dont elle m'avait appelé, de sa voix douce et mélodieuse, chantante. Elle se reprit cependant, comme pour cacher quelque chose...

"Heu... Excusez-moi, joli minois... ♪"

Je me contente de lui offrir un faible sourire. Je ne peux m'empêcher d'être sur mes gardes. Elle me complimente de sa voix mielleuse mais au fond j'ai l'impression que ça sonne faux. Rien ne devrait m'inspirer cette méfiance, en fait, je vous l'avoue. La petite est mignonne, plutôt douce et n'a pas l'air bien dangereuse, pas d'arme, pas d'objets qui pourraient se réveler en être, non, rien du tout. Ce doit être l'atmosphère de cette île, comme me l'a dit la jeune fille aux beaux yeux violets, qui pèse sur moi et m'oblige à rester sur mes gardes. Je m'approche quand même d'elle en faisant quelques pas. On doit être à un mètre de l'autre désormais et mon sourire n'est plus là. Il laisse place à une mine étrange de ma part, inquiète et étonnée à la fois. Je m'efforce de me changer les idées en vitesse histoire de retrouver un air plutôt calme et assuré, et je la fixe ensuite des yeux, comme d'habitude avec les personnes que je ne connais pas. D'ordinaire pour mettre la pression, je profite plutôt de cet instant pour la détailler de plus près, elle et ses longs cheveux sombres. Elle n'a jamais l'air que d'une petite fille normale, quoiqu'un peu gothique, mais en aucun cas elle n'inspire la cruauté et la méchanceté. Puis, après quelques secondes troublantes de silence, je me décide enfin à ouvrir la bouche.

"Je peux savoir ce qu'une pauvre petite fille fait paumée et toute seule ici ?"

Des mots qui se veulent rassurants pour la mettre à l'aise. Je ne cherche évidemment pas à l'effrayer bien que de toute façon, elle n'ait pas l'air bien impressionnable, cette petite. Et puis c'est vrai, après tout. Elle ne doit avoir que 14 ou 15 ans, tout au plus, et elle se retrouve déjà embarquée dans une histoire plus qu'étrange. Mes pensées me rassurent un peu. Elle est dans la même situation que nous tous ici et doit un peu se sentir perdue, ou du moins tout autant que moi, j'espère... Malheureusement son regard me dit le contraire. Elle a l'air rassurée et un petit sourire orne même son visage. Je me sens crispé et, pour me détendre un peu, je tire une nouvelle bouffée sur ma cigarette. Je laisse planer un drôle de silence entrecoupé par un petit vent qui souffle sur la grande route d'asphalte. Finalement, toujours aussi intrigué, un peu effrayé, partagé entre la méfiance et l'envie de l'aider, je me décide enfin à l'inviter.

"Hum... Tu veux qu'on fasse un bout de route ensemble, petite ?"

Et de la main, je l'invite à avancer, ne m'attendant pas à ce qu'elle refuse. Je ne peux vous cacher que la question trotte toujours dans ma tête et que ça me perturbe. Car si joli et harmonieux soit-il... Ne dit-on pas de l'habit qu'il ne fait pas le moine ?

En un instant, il changeait d'humeur, c'était bizarre, son sourire se transphormait instantanément, dommage, je dois dire, il avait pourtant un joli sourire pour l'un de ces microbes, et ses cheveux le rendais encore plus beau, j'avoue, j'aurais bien aimé en avoir la couleur, et je dois avouer que ces scientifiques m'avaient fait moche, je ressemblait vraiment à une asperge en mini-jupe, en bref, j'étais moche, laide, pas mignonne, tous ces mots qui qualifieraient les gens pas beaux comme ces nombreux scientifiques à lunettes, d'ailleurs...
Le silence s'était installé, depuis quelques secondes, déjà, ces secondes paraissaient être des heures, heures, un assemblages de minutes co,nstituées elles de secondes.
En un instant, j'avais appris la notion du temps, n'y ayant même pas pensé, je savais déjà ce qu'était les années, les jours, et même le mois, il fallait tout de même avouer, j'étais très intelligente, surdouée peut-être...
Enfin, je n'allais pas m'attarder sur ce point, j'étais intelligente, ca, c'était l'principal mais je n'allais pas penser à ça sans arrêt puis même si cela avait été le cas, ca aurait été une perte de temps totalement inutile, la mort n'attend pas mais certe, elle est tellement gentille, la mort, qu'est-ce que je pouvais l'aimer cette mort c'est une gentille fille, vous savez...
Perdue dans mes pensées, je fut littéralement coupée par les douces paroles du jeune homme.

" Je peux savoir ce qu'une pauvre petite fille fait paumée et toute seule ici ? "

Pfffffffff, il avait tout gobbé, une pauvre petite fille ?
De quoi en rire interieurement, il était beau, certe mais il avait quoi dans son cerveau, a moin qu'il n'en ait jamais eu...
Il fit un léger sourire dans ma direction, mais il croyait quoi c'mec, moi, j'allais pas gobber son charabia, j'allais pas me laisser avoir dans son jeu de séduction, mon opinion était faite, sur ces microbes, ils étaient cons, ils l'étaient tous, par contre, la plupart étaient laid mais certaines exeptions était beaux, mais ils étaient assez rares...
Mmmmmmh, un technique excellentissime, ingénieuse, comme n'importe quelle technique que j'aurais inventée, la petite fille inocente marchait à merveille, c'était une certitude.
Et je continuait inlassablement, esquissant un mignon petit sourire sur le coin des lèvres.
Il fumait, tirant de temps en temps un coup sur sa cigarette qu'il tenait soigneusement entre ses fins doigts, de la fumée sortait de cette cigarette, cela empestait, je n'aimais pas cette odeur si désagréable qui s'infiltrait dans mes douces narines.
Malgré l'évaporation rapide de cette fumée elle ataignait mes narines, provocant des picotement sévères dans mon corp, lui, avait l'air d'avoir du plaisir à mettre cette cigarette entre ses lèvres.
Il prit alors une nouvelle fois la parole, il avait mis du temps...

" Hum... Tu veux qu'on fasse un bout de route ensemble, petite ? "

* Pourquoi pas, Niarff' *

J'allais lui répondre avant qu'il m'invite à mavancer vers lui d'un signe du bras.

" Moui... Je veux bien, Mon... Monsieur comment déjà ? "

Je m'avança vers sa main, éffleurent ses doigts avec le bout des miens, mes lèvres n'étaient plus blanches mais rouge, j'avais un don, pour jouer le jeu, j'étais née pour ca...
Le soleil m'exaspérait, j'allais devenir folle, cette chaleur ne pouvait pas durer...
Je devais subir, quelqu'un avait d'ailleurs dit à ce propos : " Chaque chose a un prix ".

[ HRP : Désolé pour les fautes d'orthographe... =S ]

Un peu comme moi je l'avais fait, je pouvais la voir, elle aussi, changer, sous mes yeux.. Elle semblait prendre un peu de couleur et son sourire rassuré avait un peu rétrécit, semblant désormais moins confiant. Mh... Je ne suis malheureusement pas dupe. Cette fille n'est pas normale. On l'a dirait heureuse d'être ici, et on dirait même qu'elle tente de me faire croire le contraire. Pour me rassurer ? ... Non, j'pense pas. M'enfin... J'me torture l'esprit pour rien, j'suppose. J'suis à cran depuis mon arrivée et ça me fait me méfier de tout et de tout le monde. Mieux vaut arrêter de penser à ça et avancer sans pression. Trop de scepticisme me mènerait très vite à ma perte, ici, j'en suis sûr. Mais pas assez d'vigilance et le sort en serait pareil...

"Moui... Je veux bien, Mon... Monsieur comment déjà ?"

Je continue de marcher, droit devant, suivant le long serpent sinueux. Le soleil, au dessus, décline un peu. La nuit tombera sûrement d'ici quelques heures. Je ne tourne même pas la tête pour lui répondre. Mes yeux sont perdus, rivés sur la ligne d'horizons devant nous... Je porte une dernière fois la cigarette à ma bouche, tire une ultime bouffée, puis fait tomber la cendre à terre et finalement le reste de la clope. Je l'écrase en marchant dessus puis me décide à rompre mon mutisme.

"Appelle moi Arthémis, simplement... Et toi petite, comment t'appelles-tu ?"

Et c'est tout ce qui vient perturber le silence qui nous entoure. Silence qui retombe juste après d'ailleurs, plus pesant que jamais. L'atmosphère me semble si lourde... Il fait chaud. Les feuilles des quelques arbres bordant la route bruissent un peu. Un coup de vent vient d'passer puis lui succède cet éternel silence. C'est presque insoutenable. Et même tellement que je ne peux m'empêcher de rallumer une nouvelle cigarette. Le même train-train se répète. La fumée emplit mes poumons et je pousse un soupire. Je n'me soucie plus trop de la petite fille qui me suit. J'entend ses pas derrière moi mais on parle pas. C'est bizarre... Ma main gauche tient toujours ma clope. J'enfonce la droite dans ma poche et mes doigts évitent de justesse la lame du couteau que j'y avais rangé. Ils reviennent ensuite glisser sur la lame de métal, froide. Mh... Ouais, les armes, c'est juste... Je suis immédiatement rebombardé de questions et je ne peux m'empêcher de réouvrir la bouche.

"Tu sais ce qu'on fait ici ? Comment on est arrivés ? Est-c'que... Est-c'que t'as une arme toi aussi ?"

Intentionnel, évidemment, le "toi aussi". J'lui prouve ainsi que moi, en tout cas, j'suis armé. Mais elle l'est peut-être aussi... Et même pas "peut-être". Elle l'est, j'en suis certain, comme tous les autres qu'on a lâché sur cette île. C'est p't-être pour ça qu'elle se sent si rassurée. Elle a d'quoi se défendre ou de quoi attaquer. Et si c'est vraiment l'cas, j'sais pas c'qu'elle a derrière la tête c'te gamine... J'suis quand même légèrement dans la merde. J'ai jamais aimé les gosses. Et puis ceux avec un flingue, une batte de base-ball ou même un marteau en main encore moins, s'vous voyez c'que j'veux dire.